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Un blog pierre sèche

Ce blogue est un carnet de maçon pierre sèche (dit murailleur). Vous pouvez visualiser quelques-unes de mes réalisations, et obtenir de nombreuses informations sur la technique de la pierre sèche. C'est également un outil pour tous les auto-constructeurs.

This blog allows one to obtain and share information about dry stone. It is written in the form of a notebook of a landscape gardener and shows my projects (walls, retaining walls, calades, stairs) as well as my landscaping work.


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21 septembre 2005

Réalisation d'un escalier en pierre sèche

Nous sommes dans les environs de Forcalquier, il s’agit d’un jardin en restanques dont l’accès aux niveaux supérieurs est difficilement praticable et fort dégradé.

Le commanditaire désire conserver l’espace " dans son jus ", tout en privilégiant le côté esthétique d’un aménagement paysager. Les terrains sont agricoles, oliveraies et jardins potagers, à l’arrosage et exposés plein sud.

 

Photo 008©

photo avant travaux

Après estimation, il s’avère que le lieu regroupe suffisamment de matériaux et de pierres.

Je propose donc, un aménagement de l’accès aux niveaux supérieurs par un escalier construit selon les techniques de la pierre sèche.

 

 

Photo 009©

Les premières pierres

Je décide de n’utiliser ni cordeau, ni niveau, ni règle, et de ne me fier qu’à l’œil pour les lignes, et à mes pas pour définir le confort d’utilisation de l’ouvrage.

Je vais lors de cette réalisation aller au bout de cette attitude. Cela va me permettre de parfaire une technique particulière, qui s’avère être très adaptée à certains aménagements et qui libère de certaines contraintes techniques.

Dans le cas présent, cette attitude va me conduire à épouser la physionomie du lieu, m’adaptant à celle-ci à chaque nouvelle marche pour y inscrire l’escalier et les murs qui le soutiennent.

Le travail fini résulte ainsi autant du lieu que de mon intervention.

C’est, me semble-t-il, la condition qui a permis à l’ouvrage une telle intégration dans l’espace.

Une fois le niveau zéro déterminé, commence le décaissage de l’emplacement du futur escalier.

Je commence le travail de construction par la réalisation d’une calade qui tiendra lieu de seuil à l’ouvrage.

 

Photo 011©

 

 

Photo 012©

Les pierres suivantes

Chaque marche est profondément stabilisée dans le talus, et je calade le dessus des premières marches, ce qui a pour effet de les renforcer un peu plus par un effet de voûte.

Le mur est monté en même temps que progresse le niveau de l’escalier .

La terre décaissée est stockée plus loin au-dessus de l’ouvrage. Elle sera redescendue lorsque les nouveaux niveaux auront étés créés.

Les gravats, cailloutis et pierres tamisés de la terre sont utilisés pour la construction.

Dans le cas d’un mur de soutènement, la technique de la pierre sèche consiste en fait en un rangement précis et méticuleux des divers éléments que propose un site :

Une face visible du mur, dite parement, utilise les pierres dont la face est plate et l’assise stable.

Ce parement cache en fait une structure plus complexe : l’intérieur du mur.

Les pierres de toutes tailles y sont rangées le plus à plat possible, selon les lois de la gravité afin de surtout bien se caler les unes les autres.

Encore derrière, des gravats et cailloutis protègent le plus longtemps possible l’ouvrage des infiltrations de la terre, de la poussée de l’eau… il s’agit de ce que l’on nomme le drain.

Ce n’est qu’après ces différentes épaisseurs que l’on arrive enfin à la terre.

 

mur4©

 

 

mur2©

 

 

mur6©

Etape suivante

Le traitement des marches supérieures s’inspire du pas d’âne. En effet, elles sont très larges, on y fait au moins deux pas et elles s’inscrivent dans la pente permettant ainsi une transition entre l’escalier et le chemin qui mène à la restanque du dessus.

Le chantier avance et monte le long du talus.

Il se finira par la construction d’un solide mur de soutènement qui relie l’ouvrage à un vieux mur que le figuier écroule et retient en même temps.

C’est dans ce mur, et pour ne pas prendre le risque de la déplacer, que j’ai aménagé une voûte pour garder un pied de vigne poussé là où passaient les fondations.(photos de détail).

Le chantier a été réalisé en autonomie totale, à l’exception de la fourniture de quelques belles pierres pour finaliser les marches.

 

fo4©

C'est fini.

En matériaux : Aucun en dehors des pierres et de la terre du lieu.

En outillage : 1 pelle, 1 pioche, 1 tétu, des seaux, l’œil et le pas.

 

A7©

 

 

A9©

 

 

Photo loys 001©

Photos de détails

 

 

 

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