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Un blog pierre sèche

Ce blogue est un carnet de maçon pierre sèche (dit murailleur). Vous pouvez visualiser quelques-unes de mes réalisations, et obtenir de nombreuses informations sur la technique de la pierre sèche. C'est également un outil pour tous les auto-constructeurs.

This blog allows one to obtain and share information about dry stone. It is written in the form of a notebook of a landscape gardener and shows my projects (walls, retaining walls, calades, stairs) as well as my landscaping work.


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29 avril 2010

Murayeurs de pères en fils

L'association "Les chemins du patrimoine", basée à Ollioules dans le Var, a organisé un atelier de restauration de murs en pierre sèche. J'ai ainsi eu, le temps d'un week-end, le plaisir de guider les premiers pas de certains des participants et de faire découvrir la technique de la maçonnerie à pierres sèches à d'autres.

 

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Les participants à l'atelier (photo Sauveur Galazzo) 

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Vue sur le rade de Toulon depuis le parc

Le lieu choisi pour la restauration est un lieu étonnant : il s'agit d'un parc paysager privé sur la commune d'Ollioules aujourd'hui à l'abandon, il a été entièrement aménagé au XIXè siècle par une famille de murailleurs, les Long.

 

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L'une des restanques du parc

Contrairement aux restanques agricoles de la région, tous les ouvrages en pierre sèche présents sur le site ont visiblement été l'objet d'une attention très particulière, et montrent un savoir faire proche de la perfection. Une fierté que l'on peut encore lire sur les pierres taillées signant les ouvrages.

 

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Signature du murailleur

Murs et calades qui dessinent le coteau sont, non seulement, en maçonnerie pierre sèche à joints vifs* très soignés, mais les pierres ont systématiquement été posées dans une recherche esthétique qui évite les lignes d'assises. Du land art avant l'heure ?

 

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Mur de soutènement de 6 mètres de haut 

Raoul Decugis, président de l'association, et curieux impénitent de tout ce qui touche à l'architecture vernaculaire, a lancé les recherches sur les Long.

Il s'agit d'une famille dont le premier ancêtre connu dans la profession, Ferdinand, Jean, André Long né en 1797 était surnommé "le murayeur", suivent une quinzaine de fils, petits fils etc, tous Long, tous recencés comme murailleurs, paveurs, maçons à pierres sèches ou tailleurs de pierre, jusqu'au dernier en activité mort en 1930.

En toute modestie, ce fut pour moi un honneur d'avoir l'occasion d'analyser la structure d'un de ces murs et de participer à la restauration d'une brèche. Ces murs sont un travail d'orfèvre.

 

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Le chantier de restauration 

 

Si vous désirez contacter l'association "Les chemins du patrimoine", acheter l'un de leurs livrets très documentés sur les petits bâtis ruraux du Var comme les fours à cade ou à chaux, les ouvrages en pierre sèche, ou sur les sentiers de randonnées, écrivez à :

Les chemins du patrimoine

à l'attention de Raoul Decugis 

348 chemin des gais Coteaux

résidence les 3 pins Bt 1

83190 Ollioules 

 

*maçonnerie à joints vifs : chaque pierre est retaillée sur toutes ses faces pour que les pierres soient ajustées entre elles sans calage.

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28 mars 2010

Restauration d'une capitelle dans le Roussillon

La capitelle se trouve sur une ancienne châtaigneraie en coteaux aménagée par des murs de soutènement en pierre sèche. Il semblerait que ce soit la dernière encore debout sur la commune.

 

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La capitelle restaurée dans le paysage

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La capitelle restauration achevée


Il s'agit d'une petite capitelle intégrée dans un mur de soutènement et où ne rentre qu'un homme qui ne peut se tenir debout.

La pierre est de schiste relativement friable, pour la construction aucune taille ne sera effectuée et toutes les pierres seront utilisées telles quelles.

La capitelle repose directement sur la roche mère, la porte d'entrée est encadrée par deux chaînages d'angles sur lesquels repose trois pierres de linteau, l'encorbellement débute dès les linteaux et dessine une voute relativement plate.

 

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Capitelle état initial

Avant la restauration la capitelle est éboulée jusqu'aux premières pierres de l'encorbellement et il ne reste aucune trace du toit. Il est probable que les lauzes de couverture aient été récupérées pour un autre usage car lors de la réfection il va être nécessaire d'approvisionner pas mal de lauzes.

 

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Au premier plan les pierres de la maçonnerie d'origine, au fond les pierres posées avec un pendage inversé

Un premier essai de restauration semble avoir été réalisé antérieurement, en effet des pierres sont maçonnées sur le faîte des murs, nous les enlevons car elles sont posées selon le pendage inverse à celui nécessaire à l'encorbellement. Arrivé au niveau de la maçonnerie ancienne, le pendage est correct et les pierres affichent une vieille patine.

 

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Reprise de l'encorbellement

L'encorbellement est repris à partir de ce niveau, des pierres sont maçonnées dans l'épaisseur du mur afin que leur poids pèse sur la pierre en encorbellement et renforce l'équilibre de la voute. La pose des pierres lors de cette étape de la maçonnerie commence l'étanchéïté du toit, en effet chaque pierre se croise et penche vers l'extérieur de la capitelle.

 

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L'encorbellement terminé, reste à poser les dalles

L'encorbellement fini, quatre grosses pierres sont posées pour recevoir les dalles de couronnement.

 

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Pose des dalles de couronnement

 

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Dalles posées


Le travail de toiture commence alors, les lauzes sont callées et croisées afin de faire glisser l'eau en dehors du bâtiment.

 

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Toiture finie ©Florian Bourgoin

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La capitelle est terminée

 

15 mars 2010

Restauration d'un mur de clôture

Le mur restauré sépare l'espace sauvage et forestier de l'espace agricole, il a été construit afin de protéger les cultures des bêtes sauvages et des troupeaux.

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Le mur fini

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D'un côté la forêt

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De l'autre les champs

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Le mur en ruine

Il est très abimé et présente de nombreuses brêches.
Il est construit en pierre sèche avec des pierres informes que l'on appelle en provençal des "testes de cabra", têtes de chèvre, et en français des têtes de mort. Ces pierres n'ont pas de faces, sont difficiles à assiser et à caler.

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Appareillage irrégulier

L'appareillage de telles pierres est très irrégulier et demande une attention particulière pour respecter les règles d'équilibres et de croisement et réaliser un mur pérenne.

Un mur de clôture a deux faces de parement. Lors de la construction les pierres sont maçonnées afin de dresser ces deux parements. Ce mur a une épaisseur moyenne de 60 cm, les pierres sont placées en boutisse et atteignent en général le tiers de la profondeur du mur.

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Corps du mur vu de dessus

Cela a pour conséquence la construction de deux empilements de pierres qui ne sont pas croisés entre eux dans le corps du mur, cela revient donc à créer un coup de sabre qui court tout le long du mur à l'intérieur de celui-ci.
La difficulté lors de la construction d'un tel mur réside dans l'utilisation optimale du stock de pierres afin de croiser et relier le plus régulièrement possible les deux faces du mur pour stopper le coup de sabre. Le maçon doit poser régulièrement des boutisses traversantes ou des agencements de demi-boutisses se croisant à l'intérieur du mur.

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Boutisses traversantes

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Pierres de parement posées en boutisse se croisant dans le corps du mur

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Arase de couronnement

Le mur est construit jusqu'à l'arase sur laquelle reposera le couronnement, le couronnement est composé de gros blocs de pierre bien lourds. Ils recouvrent entièrement le mur et composent ainsi un dernier dispositif de boutisse traversante qui renforce le mur. Leur poids appuie sur la maçonnerie, la cale et prévient les possibilités de mouvements dans la structure maçonnée.

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Le couronnement dirige l'eau de pluie afin qu'elle ne coule pas sur la maçonnerie

Ici les blocs de couronnement sont posés afin de protéger le mur de la pluie, en effet la pierre est très friable et craint le gel. Ils sont placés en pente vers la face sud du mur et en déport à l'avant du parement afin que l'eau qui glisse sur eux ne tombe pas sur les pierres du parement, ils forment ainsi un larmier. 

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 Le mur terminé, la ligne des pierres de couronnement

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Les pierres de couronnement dépassent de l'aplomb du mur, elles protègent la maçonnerie des écoulement d'eau de pluie et dissuadent les bêtes de sauter 

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 Le mur dans le paysage

11 février 2010

Le drainage d'un mur en pierre sèche

Construire un mur de soutènement est avant tout un aménagement paysagé. Il s’agit de réorganiser le sol en fonction de la pente dans le but de créer une surface plane sur laquelle une culture ou un jardin pourront être implantés.

La réorganisation concerne toutes les composantes du sol, ainsi que son profil, pente et relief. La pierre et les cailloutis en sont extraits et mis de côtés, ce seront les matériaux utilisés pour la construction du mur proprement dit. Par ce tri, la terre est bonifiée, le mur n’est là que pour la retenir.

La plupart des gens regardent les murs de soutènement en pierre sèche comme des ouvrages de maçonnerie, or ils sont bien plus que cela. Ils ne sont qu’un des éléments d’un aménagement beaucoup plus vaste et qui engage tout l’environnement dans lequel ils s’inscrivent*.  

Le mur ne retient pas seulement la poussée de la terre, il évite son érosion, il permet une meilleure absorption de l’eau par les sols, réduisant ainsi substantiellement la quantité d’eau de ruissellement, et pour finir il assure le drainage du terrain. Il est l’un des éléments de la gestion d’un facteur primordial pour le terrain et sa mise en culture, l’eau.

En fait, et sans beaucoup forcer le trait, l’aménagement d’un terrain par des ouvrages en pierre sèche a une seule obsession, la gestion de l’eau, son écoulement, sa diffusion, sa récupération et cela concerne en particulier les eaux pluviales.
(je vous conseille, pour en prendre la mesure de visioner la vidéo qui est proposée sur cette page du blogue Lesperdigones ici).

Tous les ouvrages en pierre sèche sont naturellement drainants, ils récoltent l’eau et la redistribuent. Drainer un écoulement d’eau ne le fait pas disparaître (même si il le réduit en arrosant les parties traversées), il dirige le surplus là où le drain s’arrête.

Un positionnement judicieux des ouvrages en pierre sèche sur un terrain permet de créer une circulation de l’eau selon un réseau que l’on aura au préalable bien réfléchi.

Chaque mur récolte le ruissellement de surface au niveau de ses fondations, la fondation elle-même draine l’eau qui s’écoule jusqu’à son point bas. Arrivée à ce niveau, si il n’a pas été prévu de poursuite du drain, elle stagne et fait une flaque. Selon la quantité d’eau (par exemple lors de pluie abondantes ou orageuses), cette flaque et son écoulement dans la pente peut devenir problématique. Elle peut être source d’érosion du terrain, de sape des fondations, d’éboulement des murs, et plus en aval d’inondation.

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Exemple de mur dont le point bas des fondations n’a pas été poursuivi par un drain, ici après une forte pluie, l’eau s’est accumulée et a commencé à emporter la terre en ruisselant

 

C’est pourquoi chaque point bas des fondations d’un mur de soutènement en pierre sèche doit être aménagé d’un exutoire qui permet au flux de l’eau de poursuivre sa route sans dommage pour l’aménagement.

 

Cet exutoire sera lui-même poursuivi par un drain dont la fonction est de diriger l’écoulement du surplus d’eau là où il ne risque pas de créer de dommages.

 

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Tous les drains se recoupent ainsi et créent un réseau qui finit par déboucher dans un fond de vallon ou un ouvrage où l’eau pourra reprendre sa pente « sauvage ».

Traditionnellement le cours de ces drains passait par des bassins et des citernes (aussi appelées aiguiers en Provence), où l’eau était récoltée et conservée pour l’arrosage lors des périodes sèches. Ces citernes faisaient partie du réseau de circulation des eaux pluviales avant leur arrivée dans le fond de vallon. Cette pratique optimisait l’utilisation des eaux de pluie, tout en tenant compte techniquement des dégâts qu’elles pouvaient produire.

Un exemple sur ce mur

Le mur fait plus de 30 mètres de long, la préparation des fondations creusées dans le sol crée une tranchée en pente dans laquelle l’eau va s’écouler.

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Les fondations du mur en pierre sèche, protégées par un géotextile qui empêchera la terre de s’infiltrer et de combler la tranchée, vont servir de drain géant où va s’écouler tout le surplus d’eau lors des précipitations

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Toute cette eau va se regrouper au point bas du mur

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Tant que le drainage n’est pas poursuivi, l’eau va se retrouver piégée là et va s’écouler sur le terrain lui-même  c’est pourquoi le drain des fondations est poursuivi par un drain enterré qui permettra de diriger l’eau soit vers un ouvrage permettant son stockage, soit dans un écoulement aménagé où elle ne pourra pas entrainer de dégradations.

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Ici une ancienne citerne récoltera le surplus d’eau et la stockera 


Le mur fini, le drain d’évacuation n’est plus visible. Ce travail est facilement oublié car peu spectaculaire, il est néanmoins vital pour la longévité de votre ouvrage et pour le respect des sols sous-jacents à celui-ci.

D'autres articles traitent du drainage sur ce blog.

Lire également le compte rendu de visite d'un spéléologue dans un puits en pierre sèche.



* C'est d'ailleurs pourquoi le murailleur, aménageur pierre sèche, n'est pas un maçon, la maçonnerie du mur n'est qu'une partie de son travail, sa principale compétence réside dans l'analyse de l'aménagement, dans la gestion des sols, du terrain, et de l'écoulement des eaux.

Mis à jour le 31 aout 2011

11 février 2010

Bibliographie sommaire des ouvrages traitant de la pierre sèche

Voici la liste des ouvrages qui m'ont enrichi et continuent à me guider dans ma pratique de murailleur.

 

MONOGRAPHIES

- AMBROISE, Régis ; FRAPA, Pierre ; GIORGIS, Sébastien. Paysages de terrasses. Aix-en-Provence, Edisud, 1989. 189 p.

- BLANCHEMANCHE, Philippe. Bâtisseurs de paysages : terrassement, épierrement et petite hydraulique agricole en Europe du XVIIe au XIXe siècle. Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 329 p.

- BROMBERGER, Christian ; LACROIX, Jacques ; RAULIN, Henri. L’architecture rurale française : Provence. Paris, Berger-Levrault, 1980, 357 p.

- BROOKS, Alan ; ADCOCK, Sean. Dry stone walling : a practical handbook. Ed. British Trust for Conservation Volunteers, 2004, 160 p.

- CAGIN, Louis ; NICOLAS, Laetitia. Construire et aménager en Pierre sèche. Paris, Eyrolles, 2008, 170p.

- CAPEB. Pierre sèche. Lyon, ENTPE, 2008, 157p.

- COIGNET, Jean ; COIGNET, Laurent. Maçonnerie de pierre : matériaux et techniques, désordres et interventions. Paris, Eyrolles, coll. Au pied du mur, 2007, 116 p.

- COSTE, Pierre ; MARTEL, Pierre. Pierre sèche en Provence. Mane, Les Alpes de lumière, n°89/90, 1986, 94 p.

- COSTE, Pierre ; SETTE, René ; CORNU, Claire ; LARCENA, Danièle ; EMERY, François-Xavier. Pierre sèche. Manosque, Le Bec en l’air, 2008, 160p.

- DOMINIQUE, Florence. 25 ballades sur les chemins de la pierre sèche. Manosque, Le bec en l’air, 2008, 287p.

- Fondation Actions en Faveur de l’Environnement. Murs de pierres sèches. Manuel pour la construction et la réfection. Vienne, Ed. Haupt, 1996, 83p.

- LASSURE, Christian. La maçonnerie à pierres sèches : vocabulaire. CERAV, coll. Etudes et recherches d’architecture vernaculaire, n°22, 2002, 53p.

- LASSURE, Christian. La pierre sèche mode d’emploi. Paris, Eyrolles, coll. Chantiers pratiques, 2008, 72p.

- LASSURE, Christian ; REPERANT, Dominique. Cabanes en pierre sèche de France. Aix-en-Provence, Edisud, 2004, 247 p.

- MAGNAUDEIX, Irène. Pierres assises, pierres mouvantes. Mane, Les Alpes de lumière, n°144, 2002, 191p.

- MASSOT, Jean-Luc. Maisons rurales et vie paysanne en Provence. Arles, Actes Sud, 2004, 287p.

- Musée des Arts et Traditions Populaires de Draguignan. La pierre apprivoisée : la pierre sèche dans le Var. Draguignan, Musée des ATP, 2005, 35p.

- ROUVIERE, Michel. La restauration des murs de soutènement de terrasses. Parc National des Cévennes, coll. Les cahiers pratique, 2002, 40 p.

- SETTE, René ; PAVIA, Fabienne. Calades : les sols de pierre en Provence. Manosque, Le Bec en l’air, 2002, 128p.

 

REVUES

- ASER CENTRE VAR. Les cahiers de l’ASER, Le Val (Var)

- ASPPSV (Association pour la sauvegarde du patrimoine pierre sèche du Var). Revue « Pierre sèche varoise », Lorgues (Var)

- CERAV (Centre d’étude et de recherche d’architecture vernaculaire). Revue « l’architecture vernaculaire », Paris 11è, rue Villermé

 

THESES 

- VILLEMUS, Boris. Etude des murs de soutènement en maçonnerie de pierres sèches. Thèse de doctorat, Institut National des Sciences Appliquées, Lyon, 2004, 225p.

- COLAS, Anne-Sophie. Mécanique des murs de soutènement en pierre sèche. Thèse de doctorat, Ecole nationale des travaux publics de l’état, Lyon, 2009, 251p.

 

Et pour le plaisir le film de COMTAT, Dominique. Parole de pierre. Pierre sèche en Haute-Provence. Imagie 2008, Carniol (Alpes-de-Haute-Provence)

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25 juillet 2009

La pierre et le bois

Le bois a été très employé dans l’aménagement en pierre sèche.
Il n’en reste aujourd’hui plus de trace dans les constructions, celui-ci ayant généralement pourri.

En analysant la structure d’un parement, il est encore possible à un œil averti de supposer, qu’une poutre ou un gros bâton a pu être planté dans le mur.

Les usages pouvaient être multiples, petits abris ou cabanes, piquets de séchage, point d’attache pour les bêtes ou pour une treille, escaliers, etc.

 

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                                             Ici l’exemple d’un vieil escalier volant en bois à Colmars-les-Alpes

La technique pour réaliser ces aménagements est très simple, elle a été décrite dans l’article sur léchafaudage volant, visitez également cet article sur les escaliers volants.

 

Voici ici un exemple d’installation d’un escalier volant en bois

 

Munissez-vous de planches ou de bâtons suffisamment solides pour recevoir le poids d’une personne, et suffisamment longs pour être plantés sur les deux tiers de leur longueur dans le mur

 

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Faites attention de ne pas mettre la dernière marche trop près du couronnement du mur cela pourrait le soulever, abimer le mur et rendre votre escalier dangereux.

 

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Positionnez les marches afin d’obtenir le confort d’utilisation de l’escalier

Plantez les en force dans la structure du mur à l’aide d’une masse en guidant leur pénétration pour qu’elles ne dévient pas.

 

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L’escalier fini

 

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13 mai 2009

La boutisse traversante d'ancrage au talus

Tout est bon pour renforcer un mur de soutènement et augmenter sa durée de vie.

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Le bloc de "boutisse traversante d'ancrage au talus" vue de face

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Le même bloc dans la coupe du mur

À l’occasion de la restauration d'un mur à Ganagobie, j’ai pu observer l’efficacité de la "boutisse traversante d’ancrage au talus", cette pierre traverse non seulement la maçonnerie du mur, mais également l’épaisseur du drain et se plante ensuite en profondeur dans le sol lui-même.

 

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La boutisse traversante d'ancrage au talus a stoppé l'éboulement

Celle-ci mesure presque deux mètres de profondeur pour un parement posé en losange dont les côtés mesurent 50cm.

Lors de l’effondrement du mur, suite à l’hiver très pluvieux que nous venons de connaître survenu après une longue période de sècheresse, elle a stoppé la brèche et a ainsi permis à une grande partie du mur de rester debout sans être entrainé dans la chute.

Le principe de la "boutisse traversante d’ancrage au talus" est très simple, la pierre est utilisée comme un clou qui traverse la structure du mur en pierre sèche et l’arrime au sol qu’il retient. Par son inertie, son poids, sa profondeur, l’équilibre qui lui est donné, le bloc est quasi autoporteur, il ne pèse pas de tout son poids sur le mur puisqu’une grande partie de la masse repose dans le sol que le mur soutient. Ceci évite l’écrasement de la structure maçonnée, en effet ce bloc mesure presque 0.5 mètre cube, il ne doit pas peser loin de la tonne.

 

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La boutisse d’encrage n’est pas placée au hasard dans la hauteur du mur, elle s’installe là où la poussée du sol est optimale, c'est-à-dire entre le premier et le deuxième tiers de sa hauteur, à l’endroit où se créent les "ventres" lorsque le mur, infiltré par les particules de terre, est poussé par les variations de volume du sol.

De telles boutisses ne sont installées que pour des murs dépassant les 1m80 de haut, la mise en œuvre de leur installation n’est pas évidente et nécessite un travail de force en minutie. On imagine le travail qu’a demandé la pose d’une telle pierre à l’époque, il sera aujourd’hui facilité par les engins mécaniques modernes.

 

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Une autre solution d'ancrage

D’autres solutions existent pour ancrer le mur au sol lorsque l’on n’a pas sous la main des blocs d’une telle grosseur. Des boutisses d’ancrage demi-traversantes sont installées à mi-mur dans l’épaisseur de la maçonnerie et traversent ensuite le drain pour arriver au sol.

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Le bloc de "boutisse traversante d'ancrage au talus" lors des travaux préparatifs à la restauration

 

12 mai 2009

L'échafaudage volant

Travailler au dessus d’une certaine hauteur ne nécessite pas de gros moyens lors de la construction de murs en pierre sèche. Lors de la construction des bâtiments au moyen âge, il était habituel de prévoir des trous de boulin régulièrement aménagés dans le parement des murs et destinés à recevoir la structure d’un échafaudage. La même technique est utilisée en pierre sèche.

Les joints entre les pierres n’étant pas comblés par du liant, il est relativement facile d’y planter des barres de fer sur lesquelles pourra reposer une planche. Cette planche sur laquelle le maçon pourra monter lui permettra d’atteindre le haut du mur et d’y travailler.

 

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Placer la barre de fer dans le joint des pierres

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Enfoncer les barres dans le mur

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Y poser un plateau

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Merci à Florian pour la figuration !

14 février 2009

Aménagement et caladage d’un écoulement d’eaux pluviales à Ganagobie

Etat des lieux et analyse des problèmes

Des buses ont été posées sous la route surplombant le lieu pour diriger les eaux pluviales d’un fossé d’écoulement en fond de vallon. Ces buses ont dévié l’eau pluviale qui ne s’écoule plus en fond de vallon mais sur une restanque. Cela entraîne une érosion conséquente de la restanque et des sols sous-jacents.

L’objectif est de canaliser la trajectoire de l’écoulement d’eau en la dérivant vers l’ancien fossé de fond de vallon situé à environ dix mètres en aval de la sortie de la buse.

 

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Vue d’ensemble de la zone à aménager. Au premier plan l’ancien fossé, au fond la buse d’arrivée d’eau © Barbara Prost

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Conséquences de l’écoulement des eaux sur la restanque

Solution décidée
Canaliser l’eau pour qu’elle rejoigne son écoulement naturel en fond de vallon.

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              Travaux terminés                                   Etat des lieux 

 

Les aménagements proposés pour arriver à cette solution sont :

- Creuser un fossé qui redirige l’eau vers l’ancien écoulement naturel. Celui-ci dessinera une courbe en prendra en compte la pente du terrain et la force d’écoulement de l’eau.

- Se servir de la terre décaissée pour créer une digue. Cette digue sera stabilisée par la construction d’un mur en pierre sèche maçonné selon la technique de la pierre clavée, ceci afin d’éviter au maximum l’arrachement des pierres par le flot.

- Aménager le fond du fossé par une calade en grosses pierres afin d’éviter l’effet de l’érosion sur le sol.

- Casser la force de l’écoulement d’eau en créant trois ressauts.


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Réalisation pratique


Matériel utilisé pour le terrassement : pelles, pioches, barre à mine. Pour les ouvrages en pierre sèche : têtu, massette, maillet, truelle.
La pierre a été récupérée et triée d’un pierrier proche.


Le terrassement
Le terrassement est guidé par le dénivelé entre le niveau de la buse où arrive l’eau et le point bas où l’écoulement rejoint l’ancien fossé de fond de vallon.

On creuse jusqu’à dessiner le fond de forme (sol sur lequel vont reposer les fondations des murs et la calade). Ce fond de forme est différent selon qu’il reçoit la calade ou le mur de renforcement des berges du talus.

La terre décaissée est utilisée pour composer le talus.

Le fond de forme de la calade est creusé en pente vers l’intérieur de la courbe afin de limiter la force de l’eau sur la berge du talus. Son niveau tient compte de la taille moyenne des pierres regroupées pour créer la calade.

Ce fond de forme est interrompu par des marches qui permettront l’installation des ressauts.

Le fond de forme du mur de soutènement du talus est, quant à lui, creusé plus profondément pour que les pierres qui le composent ne puissent pas être arrachées par la force d’écoulement de l’eau. Il est également préparé selon une pente vers l’intérieur du mur pour initier le pendage des pierres qui composeront le mur, cette inclinaison des pierres participera de la résistance de l’ouvrage à la force de l’écoulement des eaux.

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Le fond de forme destiné à recevoir la calade et le mur de soutènement de la digue © Barbara Prost

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Les futurs ressauts

 

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Arrivée dans l’ancien fossé de fond de vallon


Construction


On commence par construire les murs des berges et les ressauts.

Les murs des berges sont réalisés selon la technique de la maçonnerie clavée pour résister à la poussée latérale de l’eau. Les pierres sont posées à chant et ajustées sur leur faces de joint afin de créer un voûtement les unes avec les autres. La proportion de la surface du parement des pierres est très réduite par rapport à celle inséré dans la maçonnerie, cela renforce encore la capacité du mur à résister à la sape de l’eau.

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Maçonnerie clavée © Ludovic Iborra

Pour les ressauts, maçonnés selon la technique de la maçonnerie croisée et assisée, de très grosses pierres sont employées. Elles sont posées en boutisse et avec du fruit, afin d’avoir l’inertie suffisante pour résister au courant.

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Ressaut composé de gros blocs de pierre © Ludovic Iborra

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Le même plus tard dans la construction. © Ludovic Iborra

Pour la calade, des pierres assez grosses sont utilisées et posées à chant (ou debout) pour contrer les forces d’arrachement. Des pierres plus grosses appelées conducteurs encadrent et maintiennent les autres pierres de la calade pour la renforcer.

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Construction de la calade

L’endroit où l’eau se jette dans l’ancien fossé est lui aussi repris. Les murs de soutènement sont reconstruits. Une calade installée.

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Réaménagement de la collection des eaux en haut de l’ancien fossé de fond de vallon © Barbara Prost

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L'ouvrage terminé

 

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Vue d'en bas, du fond de vallon

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Vue d'en haut, de la route

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Les ressauts et la calade

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L'arrivée dans le fond de vallon, vue de dessus

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L'aménagement du haut du fond de vallon


Chantier réalisé dans le cadre de la formation professionnelle organisée par le CFPPA de Carmejane, antenne de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence).


Article signé :

Albarracin Agnès, Bertoia Sandro, Bouchet Serge, Cagin Louis, Delorme Réginald, Fellah Eric, Gonzalez Bruno, Iborra Ludovic, Mauny Guillaume, Monchal Hélène, Prost Barbara, Senet Serge, Tofinos David, Wadel Marie-Christine.

23 janvier 2009

Aménagement d'un terrain à Marseille (suite)

L'aménagement du terrain dont le début est relaté ici a repris. Il était en stand-by faute de pierres. Lors de travaux sur un terrain voisin, de nouvelles pierres ont pu être approvisionnées.

 

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Etat du terrain au tout début des travaux

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Etat à la fin de la première phase de travaux

Un aménagement provisoire en planche avait mis en place un nouvel aplat dans la pente et son soutènement. Celui-ci commençait déjà à plier sous la poussée de la terre.

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Le soutènement provisoire en planches

Un mur de soutènement va être construit. Il donne au terrain l'aspect traditionnel d'un aménagement en restanque.

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Début des travaux

 

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L'aménagement terminé, vu d'en bas

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L'aplat aménagé dans la pente

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