Pas à pas chez Nostrodomus
Le nouvel article n'est pas sur ce blogue, il est sur le site Nostrodomus.
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Nous sommes ici dans le cadre d’une restauration d’un mur de soutènement à Colmars-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence).
État des lieux
Le mur n’est pas ruiné de la même façon sur toute sa longueur : à certains endroits il a complètement disparu, d’autre parties sont envahies de végétation. Il reste de toute façon le talus sur lequel il va être possible de « s’appuyer » pour prévoir l’intervention.
La première chose à faire est un état des lieux :
Mesurez la longueur du mur, sa hauteur, vérifiez que les pierres soient toujours présentes sur le site.
Aux endroits où le mur a complètement disparu faites de même en mesurant cette fois le talus afin de déterminer la hauteur finale du mur et prévoir la quantité de terre à décaisser. Inscrivez alors dans le talus, si nécessaire avec un cordeau, la ligne qui matérialisera la ligne de façade du futur mur.
Assurez vous également de la possibilité d’approvisionnement en pierre si il venait à vous en manquer. Ici, un pierrier issu des activités agricoles pourra être utilisé.
Pierrier
Les raisons de la ruine d’un mur sont multiples, bien les appréhender lors de l’état des lieux évite les surprises. Cela permet par exemple de mieux gérer le calcul du temps nécessaire à la restauration. En effet, en plus du travail propre au mur, chacune de ces raisons sera à corriger afin de ne pas reproduire les défauts qui ont conduit le mur à la ruine.
Souche d’arbre dans le mur
Contrairement à cette souche, toutes les causes de l’éboulement du mur ne sont pas visibles à ce moment des travaux. Elles ne deviendront évidentes que mises à jour par le terrassement.
Début du terrasement
Une fois décidé où construire le mur dans le talus, le terrassement peut commencer. Il s’agit alors de décaisser* en dégageant dans le talus l’emplacement dans lequel le mur va être reconstruit.
Notez sur la photo que la terre est remontée, pour cela le talus est creusé de haut en bas afin de réduire l’effort de travail.
Après « quelques » coups de pioches. Notez que les pierres sont également triées. Celles-ci sont par contre stockées en bas du mur.
Les fondations d'origine
Nous sommes arrivés au niveau des fondations, Une pierre glissée (indiquée par un A sur la photo) nous permet de comprendre la raison de l’éboulement du mur à ce niveau. Il faudra replacer cette pierre dans l’alignement en évitant de reproduire les conditions qui ont permis son mouvement.
Racines ayant renversé le mur
Un peu plus loin, les racines d’un arbre ont grossi dans la maçonnerie du mur, expliquant là encore sont éboulement. Les racines doivent être coupées avant la reconstruction (si l’on ne veut pas couper les racines il est également possible selon les cas de réaliser un arc de décharge).
Une première partie du terrassement est terminée.
Souche d’arbre
Le terrassement se poursuit sur une portion où le mur ne va être restauré que partiellement. En effet, le bas du mur est encore solide et ne nécessite pas de reprise. Il s’agit ici d’extraire une souche d’érable champêtre.
Déssouchage
L’on nettoie d’abord le tour de la souche, cela permet de couper la plupart des racines qui en partent latéralement.
Une fois la souche bien dégagée, et ses racines principales coupées, il est possible de s’aider d’un tire-fort pour finir de l’extraire (ou si les racines pivotantes qui restent ne sont pas trop résistantes une simple sangle à cliquet de camion comme ici).
La souche enlevée, le mur est purgé du reste de ses racines. Ce qui oblige souvent à démonter une partie conséquente de mur.
Vue générale du terrassement achevé
Le mur apparaît en creux dans le talus, on parle de « l’âme du mur ». Le vide ainsi dégagé correspond à l’épaisseur du mur auquel on ajoute la profondeur du drain (ici jusqu’à 90 cm).
Mise en place des fondations
Avant de construire il reste encore à vérifier et le cas échéant à reprendre les fondations. Si nécessaire les blocs de fondation sont réalignés, ou repris pour avoir le bon pendage* et un appui stable. Ici la remise en place d’un bloc de fondation poussé par la croissance des racines vues plus haut.
Les fondations vérifiées, la construction peut commencer. Ici début de la construction du mur vu de dessus.
Au même moment vu de face
Ci-dessous le mur terminé.
* décaisser : creuser dans un sol afin d’y dessiner une forme en creux.
* pendage : le pendage d’une pierre désigne l’angle par rapport à l’horizontale que décrivent ses faces supérieures et inférieures, aussi appelées face d’assises. Le pendage permet le fruit.
Lors de restauration ou de l’entretien de murs de soutènement à pierre sèche, j’ai souvent observé la présence en parement, de multiples chaînages d’angles. Ces chaînages sont très soignés et apparaissent pourtant comme des coups de sabre injustifiés. J’ai longtemps attribué ces traces à la présence d’anciennes guérites, ruchers, niches ou à une étape antérieure de la construction du mur. Pourtant, les chaînages courent parfois de haut en bas du mur (intégrant le couronnement) et peuvent être nombreux et espacés de façon « aléatoire » le long du mur.
Il m’est apparu que ces chaînages peuvent avoir été intégrés dans la maçonnerie et qu’ils ne renvoient pas forcément à une étape antérieure de la construction du mur ou à un vestige d’aménagement.
Ils peuvent ainsi avoir été la solution apportée lors de la restauration partielle de murs de soutènement en pierre sèche.
Le chaînage d'angle de reprise dans le mur de Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence)
En effet, lors de telles restaurations se pose la question de garder ou non des parties de murs usagées. On choisit alors de restaurer ou non certaines parties, malgré leurs défauts, tout simplement par économie ou aujourd’hui pour leur aspect esthétique. Les parties que l’on choisit de conserver n’auront alors pas la même durée de vie que le nouveau mur.
Garder ces parties oblige à prendre des précautions particulières au niveau de la maçonnerie au point de rencontre entre le nouveau et l’ancien mur. En effet l’ancien mur est un facteur de fragilisation du mur nouvellement construit. Cette fragilisation est renforcée par la difficulté de croiser correctement les pierres du nouveau mur avec celles de l’ancien.
Confronté à une telle liaison, dans ma pratique de la pierre sèche, je renforce la structure de la maçonnerie à l’endroit où le nouveau mur rejoint l’ancien. Je croise avec davantage de précautions mes pierres à l’intérieur du mur. J’utilise également des pierres de taille plus importantes, afin de créer un point plus stable et plus solide et j’augmente la profondeur maçonnée du mur au niveau de la liaison. Tout ceci pour que la partie restaurée ne soit pas fragilisée par la liaison et pour la désolidariser des éventuelles dégradations de la partie ancienne du mur.
Il me semble que ces chaînages répondent à la même préoccupation. En effet, le nouveau mur est arrêté par le chaînage qui le désolidarise de l’ancien. Ainsi, lors de l’écroulement ou la destruction de l’ancien morceau de mur, le mur restauré reste debout et n’est pas emporté. C’est lors de l’observation d’un mur de soutènement à Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence) que cette technique m’est apparue très clairement.
Le mur en question mesure plus de deux mètres de haut et comporte au moins deux reprises de ce genre. L’analyse de son appareillage en façade laisse apparaître de façon très évidente l’utilisation du chaînage d’angle intégré lors de la reprise du mur.
Article publié dans la revue d'architecture vernaculaire du CERAV.
A l’origine des pierres, il y a des masses de matière, des magmas, des lits de sédiments, des concrétions, oubliés du temps, endormis à des profondeurs variables. Ils sont conservés dans un devenir ralenti car plus ou moins protégés des accidents, du contact d’autres éléments ...
Voûte « naturelle » en pierre à Pontarlier (Doubs).
Le processus est hors de l’échelle humaine, aussi bien dans la dimension spatiale que temporelle. Hors d’échelle elle l’est également dans l’infiniment petit. En effet le moindre accident, même microscopique lors de la prise de la lave, ou d’un dépôt de matières traînées par le courant, laissera sa marque dans la structure, et le moment venu (si longtemps après), celle-ci en révèlera la mémoire et en aura gardé les informations.
Cette matière est le socle de tout paysage, le substrat sur lequel nous évoluons, si homogène et pourtant nulle part exactement le même. Des magmas divers et successifs formant aussi bien les montagnes, les plaines que les fonds marins.
Ces magmas devenus solides se déchirent, cassent, il s’en détache de petits ou gros bouts au gré des accidents survenus à la masse originelle. Aucun de ces bouts n’est le même lors de sa rupture. Aucun n’aura le même devenir le même chemin pour achever son cycle et réintégrer un nouveau magma. Il pourra être montagne, puis blocs, galets, poussières entraînées par le vent, dissoutes au passage de l’eau, broyées par la pression, re-cimentées dans une autre matière.
Chaque structure se décline et se recombine ainsi sans arrêt.
Mur « naturel » à Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence).
Le même, poursuivi par un mur en pierre sèche maçonné par l’homme.
Il est un moment très intéressant dans cette évolution historique, c’est celui où le magma mis à nu, exposé à notre regard, a conservé son volume mais est déjà cisaillé, débité, morcelé, délité en de multiples parties, que l’on appelle « des pierres ».
Dans cet émiettement s’exprime toute l’histoire du magma, des particularités de sa genèse à celle des évènements qu’il a subi.
Ancienne carrière de Baume-les-Dames (Doubs).
A ce moment, les pierres, bien que déjà individualisées, sont alors encore assemblées en une même structure. L’ensemble est déjà composé de pièces détachées mais garde la stabilité et la forme initiale.
C’est déjà en quelque sorte des murs.
« Mur-magma » par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux à l’entrée des Salines Royales d’Arc-et-Sénans (Doubs).
Il semble que l’homme a bâti à pierres sèches au moins depuis qu’il est "habilis".
On retrouve des fondations de murs en pierre sèche sur tous les continents et à tous les âges de l’humanité.
La source de ce geste (poser des pierres les unes sur les autres en équilibre stable) est peut être à rechercher dans l’observation de ces morceaux de magma fissurés.
Si tel est le cas, maçonner à pierres sèche (si on le fait sans débauche d’outils) est de l’ordre du « geste archéologique ».
Réaliser le geste, pierre après pierre, c’est le réaliser dans les mêmes conditions et de la même façon que les premiers agriculteurs du néolithique.
Reconstitution d'un habitat néolithique, exposition archéologique,
aire d'autoroute de Caissargues, A51.
Au niveau du geste lui-même, peut-il être question d’évolution ?
En dehors de l’utilisation d’outils (par exemple un tracto-pelle pour réaliser un empierrement), quelle nouvelle découverte peut enrichir cette acte simple d’empiler des pierres afin de reproduire l’équilibre proposé par cet état originel du magma ?
Mur en pierre sèche sur roc à Ornans (Doubs).
Mur en pierre sèche sur roc clôturant une ancienne carrière à Taulignan (Drôme).
Mis à jour : 13 VIII 08.
Le Jura n’a rien à envier à d’autres régions en terme de vestiges en pierre sèche. La dextérité des bâtisseurs et la variété des constructions est aussi riche que dans les autres régions où le calcaire abonde.
Soutènement et vignoble à Arbois
Les murs de clôture des espaces villageois sont très soignés, même si la plupart sont construits ou restaurés au mortier, il en reste pas mal assemblés en pierre sèche. Ils sont protégés par une couverture de lauze.
Mur de clôture d'un jardin à Quingey
Cette couverture est très vite colonisée par une exubérante variété de plantes rudérales qui profitent du climat pluvieux.
Pour les clôtures champêtres, la maçonnerie est moins soignée. Les murs sont alors nommés murgés (murgers, meurgers, etc.) et quadrillent le paysage.
Champs aux environs du Bizot
Le couronnement des murgés est constitué la plupart du temps de pierres posées à chant.
Mur de clôture à Baume-les-Messieurs
Comme partout, il y a également des murs de soutènement.
Ancien vignoble dans la haute vallée de la Loue
Des aménagements agricoles et paysagers.
Ferme vers Baume-les-Messieurs
Des escaliers (aujourd’hui souvent en cul de sac).
Escalier et haie de cyprès à Ornans
Et même des cabanes, pour les activités agricoles et pastorales.
Caborde, cabotte, cabioute, cabiolle, cancot, charçot, chavoune, loges, il semblerait qu’il reste davantage de nom pour les nommer que de représentantes qui ne soient pas en ruine !
Cabane de vigne avec récupération d'eau et bassin à Boussière
Cabane de berger à La Marre
(à propos de ces cabanes du Doubs)
La pierre taillée est très utilisée pour construire les murs eux-mêmes ou bien
pour arrêter un mur.
Entrée de champ au Bizot
Pour réaliser son couronnement.
Mur de clôture à Baume-les-Messieurs
Ou en dalles de pierres plantées, qui servent de cloture.
Environs du Bizot
Si vous passez par là, visitez l’ancienne carrière de Baume-les-Dames, la pierre extraite a également servi à aménager toute la structure bâtie nécessaire à l’exploitation (carrières, cabanes, plates-formes de taille, zone de stockage, quai de chargement et couloir de schlittage).
Le tout est entièrement maçonné en pierre sèche et daterait du XVI et XVIIè siècle (d'après le dépliant de O.T., mais cela reste à vérifier pour le bâti). Il est dommage que l’abri du foyer de forge ne soit pas restauré, il en faudrait peu pour en réparer la voûte en encorbellement ainsi que le foyer lui-même qui commencent à s’ébouler.
Escalier intégré à la façade de l'abri carrier
Entrée de l'abri carrier
Détail de la porte d'entrée
Vue d'ensemble, abri et plates-formes de taille
Le Franc-Comtois ne semble pas avoir reçu la pratique de la pierre sèche en héritage, de tout le périple je n’ai pas vu d’ouvrages construits récemment et tous les ouvrages restaurés l'étaient au mortier.
Mais il semble qu’il y ait de jeunes talents en herbe …
Détail de l'aménagement réalisé dans les jardins des Salines
... comme j'ai pu le constater dans les jardins des Salines Royales d'Arc et Sénans. Le mur a été construit par les élèves du lycée agricole local.
Mise à jour du 17 avril 2016
J'ai écrit ces mots il y a presque 10 ans, il semble que le présent les démente. Notament avec l'édition d'un livre de Marc Forestier "Construire avec les ressources naturelles du massif du Jura" aux éditions Favre de mars 2015 que je découvre par le biais d'un ami. Une partie dédiée à la pierre sèche.
Pour les amoureux de la pierre il existe aussi un sentier de la pierre sèche et deux sentiers karstiques.
"Le sentier des pierres sèches de La Marre" débute dans le village de La Marre dans le Jura et permet de voir des abris de berger et le paysage de bocage, composé de murs de pierre et de haies (contact "Maison du premier plateau", 39800 Bonnefontaine).
Vous pourrez aussi cotoyer des murs en pierre sèche en empruntant le "Sentier des bornes franco-suisses" (contact OT des Fourgs dans le Doubs ou de Ste Croix en Suisse)
Les sentiers karstiques sont pour l'un à Mérey-sous-Montrond dans le Doubs (le sentier Karstique du grand bois, contact mairie de Méray sous Montrond 25660), et pour l'autre à Besain dans le Jura (le sentier karstique des Malroches contact Association intercommunale du premier plateau (ASSIPP), Le Fied 39800).
Les murs en pierre sèche, par la complexité caverneuse de leur structure, sont des habitats très prisés par les insectes et les lézards de toutes écailles. Ils peuvent également accueillir des chauves-souris et des oiseaux. Voici comment vous y prendre pour leur offrir le gîte et intégrer un nichoir à chauves-souris dans la structure d'un mur en pierre sèche.
Choix de l'emplacement
Positionner le nichoir, suffisamment haut dans le mur pour le tenir hors de portée des chats et chiens.
Choisir un point central du mur afin de ne pas trop fragiliser la structure de la maçonnerie.
Matériel
Un tube gabarit (diamètre mini de 100 mm, maxi de 150 mm), par exemple un tuyau pvc, un mandrin de carton, etc.
Une section de branche d’un diamètre de 30 mm.
Plan d’installation
Pas à pas
Positionnez le tube pvc et la section de branche afin de délimiter l’espace du nid.
Repérez sur le tube à quelle hauteur vous devez construire.
La construction peut alors commencer.
Les règles de construction sont à respecter très méticuleusement. L’espace vide du nichoir ne doit pas fragiliser la maçonnerie. Si vous n'êtes pas sûr de vous, utilisez ponctuellement du mortier de chaux.
Une fois parvenus à la bonne hauteur…
… Enlevez le gabarit.
Le nid vu de dessus.
Placez alors une pierre suffisamment grande et plate pour servir de plafond au nichoir.
Il ne reste plus qu’à enlever le gabarit d’entrée.
Pour les oiseaux, procédez de même, mais prévoyez l’entrée au sommet du nid.
Diamètres d'accès au nichoir :
27 mm = mésange bleue, mésange nonnette
32 mm = mésange charbonnière, rouge queue
40 mm = moineau, étourneau, sittelle torchepot
Si vous possédez d’autres indications comme par exemple : la longueur maxi de l’accès, des indications de diamètres pour privilégier d’autres oiseaux que ceux indiqués ici, etc. merci de nous les communiquer pour enrichir cette page.
Les indications techniques pour la réalisation du nichoir ont été trouvées sur le site du Groupe Mammalogique Breton.
D'autres sites traitent de la question :
- vous trouverez tous les plans et accessoires pour les nids d'oiseau aériens ici
- vous pouvez également visiter le site perso de Gilles Fichou
- ce site sur les chauves-souris
mis à jour le : 26 VI 08
Ensemble, arbres et murs, nous offrent des paysages de carte postale.
Pourtant ils ne font pas toujours bon ménage, et il n’y a pas de moyen plus radical de ruiner une maçonnerie que d’y laisser pousser des arbres. C’est pourquoi lors de l’entretien régulier de vos maçonneries en pierre sèche vous arracherez tous les jeunes plants d’arbuste poussant à proximité afin que leurs racines ne s’y implantent pas.
Les racines de cet arbre ont éboulé le mur
Cependant toute règle à ses exceptions, et un équilibre peut être obtenu entre une maçonnerie en pierre sèche et un arbre.
Cet amandier pousse dans une maçonnerie clavée, il la renforce en augmentant la poussée latérales sur les pierres et participe à la solidité du mur.
Ce chêne a fait tomber le mur ! Ne soyez pas rancuniers, installez un arc de décharge qui permet de garder les deux.
Chêne incognito dans un mur en pierre sèche.
Plutôt que de déplacer une vigne, aménagez le mur...
Le mur a disparu, il n'en reste que ce petit bout, en suspend, soutenu par la racine d'un arbre voisin.
Celui qui a construit ce mur de soutènement l'a volontairement fondé sur les racines des arbres.
Pour finir, les murs en pierre sèche sont des structures adaptatives et souples, les arbres ne leur sont pas obligatoirement délétères, ils s'adaptent.
Si vous avez décidé de planter des arbres, visitez le site de l'association APA,
ses conseils vous enrichiront !
Le dernier chantier réalisé me donne l’occasion de vous parler du drainage que permet la technique de la pierre sèche :
A l'arrière d'un mur de soutènement est toujours installé un drain.
même si un mur en pierre sèche est naturellement drainant, l'eau pouvant s'écouler librement entre les pierres, un drain est cependant installé entre lui et le sol.
Il est composé d'une certaine épaisseur de cailloutis, installée au fur et à mesure de la construction du mur lui-même. Il assure une zone tampon protégeant le mur lors des gonflements du sol, il filtre les particules de sol, et il optimise également l'écoulement des eaux.
Ici, un ancien mur de soutènement agricole a été en partie enterré et démoli lors de la construction de la maison et une résurgence d’eau s’écoule au niveau où la roche affleure.
L’aménagement de cette partie du terrain en pierre sèche ne va pas uniquement réorganiser les niveaux et la pente, il va également permettre de gérer les écoulements d’eau.
D'une part par l'installation d'un drain dans le sol lui-même, puis par la construction de murs en pierre sèche qui sont naturellement drainants.
État des lieux
Un premier drainage est installé : il est composé d’une rigole creusée directement sur la roche. Il va permettre de diriger l'écoulement vers la plate-bande et de le garder sous-terrain.
préparer le drain
La roche ainsi creusée est protégée et augmentée d’un drain composé de cailloutis emballés dans un tissus géotextile. Ce dispositif récolte et dirige la résurgence vers le bas de la plate-bande en cours d’aménagement.
Poser le drain
Ce premier drainage, enterré dans le sol, débouche dans le drain des murs de soutènement de la plate-bande inférieure. L’eau est ainsi dirigée au niveau sous-terrain des fondations et irrigue le sol de la plate-forme inférieure.
L'écoulement est dirigé par le drain jusqu'aux drains des murs de soutènement
Les murs de soutènement sont alors construits, le réseau de leurs fondations complète et participe de la gestion des écoulements d'eau sur le terrain.
Nouvelle rubrique inspirée du nombre croissant de rond-points "en pierre sèche" aménagés à l'image de paysages ruraux emblématiques.
Non loin de Collioure (Pyrénées-Orientales)
à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence)
à Uchaux (Gard)
Façade de sandwicherie à Apt (Vaucluse)
Vers Sommières (Gard)
Avant d'arriver à Apt (Vaucluse)
Pagliaghju sur une bouteille de bière corse
Etiquette de la cave taulignanaise du "Domaine Gris des Bauries".
C'est du très bon vin !
Borie à la ciotat (13)
Panneau d'information sur l'autoroute du ski
Pour ne pas se tromper de supermarché
Parfois révélateur des contre-sens de nos aménageurs "de paysage"
pour une compagnie de bus d'Apt (Vaucluse)
Pour approfondir le sujet
- L'article de Françoise Alcaraz, "L’utilisation publicitaire des paysages de terrasses", revue Études rurales, n°157-158 Jeux, conflits, représentations, 2001, p.195-210
- Les études de Roland Pécout sur l'imaginaire de la garrigue.
- Un extrait de l'article de B. Ythier publié dans "Paysages au pluriel. Pour une approche ethnologique des paysages", C. Voisenat (dir.), ed. MSH, 1995
Mis à jour le 9 IV 2014.
Je reçois de votre part, chers lecteur(e)s de ce blogue, un courrier de plus en plus important. Je vous en remercie vivement.
La question qui m'est le plus souvent posée est :
"Où puis-je me procurer les pierres pour réaliser mon ouvrage maçonné à la pierre sèche ?"
C'est effectivement le premier obstacle à la construction en pierre lorsque l'on n'a pas la chance d'avoir un jardin truffé de pierres qui apparaissent à chaque coup de pioche.
Voici quelques pistes pour répondre à cette question :
Les carrières
Pour la région Paca, Les carrières sont répertoriées par région sur ce site.
Vous trouverez aussi des infos sur le très bon site "Rêve de pierre".
Les négociants de matériaux
Ceux-ci commercialisent aussi de la pierre, ils peuvent vous renseigner, voire se renseigner auprès de leurs fournisseurs...
Les terrassiers
Selon les chantiers, les entreprises de terrassement peuvent brasser de la pierre, n'hésitez pas à les contacter.
Les entreprises de travaux et les démolisseurs
Certaines entreprises ne verront pas d'inconvénients à vider un camion provenant de la démolition d'un d'ouvrage en pierre dans votre jardin. Ces pierres auront l'immense avantage d'avoir déjà servi à monter des murs !
Et si vous habitez la campagne, une dernière piste, les tas d'épierrement des activités agricoles.
Bonne chasse et n'hésitez pas à participer à cet article par vos commentaires et vos solutions. Lisez également les commentaires de cet article, vous y trouverez peut-être des indications de la part de leur auteur.
mur pillé
ATTENTION !
Devant la demande croissante de pierre et l'envolée de son prix, certains constructeurs et fournisseurs n'hésitent pas à piller les ouvrages en pierre sèche pour (vous) s'approvisionner. Soyez vigilants, pour ne pas participer au pillage, exigez que les pierres soient extraites dans le respect de l'environnement.
Après un pillage, le sol n'est plus retenu, l'érosion peut être sévère.
Mis à jour le 10 02 2011.